C’est aux alentours de 21h, le vendredi 17 mai dernier, que tout à commencé. Alors que la lumière du jour peinait à éclairer la ville, nous nous sommes lentement dirigé.e.s vers la salle de cinéma, où, comme un prédateur assoiffé de spectateurs.ices, une pénombre angoissante nous attendait. Elle renfermait dans ses griffes cinq films prêts à nous faire frissonner et crier d’effroi. Notre sort en était jeté. En effet, cette soirée-là, nous étions une quarantaine à nous tortiller, sauter et nous accrocher à nos sièges, qui pour certain.e.s se sont transformés en lits de fortune. C’est dans l’obscurité presque totale qu’ils sont apparus, se dressant devant nous sur une toile aussi blanche que le visage de Dracula, cinq longs métrages. Ils n’avaient qu’une mission, nous tenir éveillé.e.s. Nous n’avions à ce moment-là que le cône lumineux du projecteur pour nous rassurer du noir et de la nuit, qui, peu à peu grignotaient nos esprits.
Notre soirée frissons a commencé avec Enys Men, un film lent et hypnotique qui monte crescendo dans un fantastique de genre, marqué par la folie et la peur. Puis, Immaculée est arrivé… le gore et l’atmosphère angoissante du film, ont réveillé plus d’un.e spectateur.ice. Eternal, le suivant, nous a emmené.e.s dans un fantastique plus intellectuel mélangeant science-fiction et drame romantique. Ensuite, l’heure des vampires est arrivée : En attendant la nuit nous a fait vivre un drame familial sanguignolant mettant en scène un jeune vampire dans une famille d’humain.e.s normaux.les. Enfin, notre nuit s’est finie avec l’horrible Amelia’s children, qui a horrifié plus d’une âme. Ses personnages pervers et glaçants nous ont laissé des sueurs froides et nous ont découragé.e.s de passer des vacances dans une maison de sorcière portugaise.
Cependant, grâce à la bonté de quelques bénévoles, la soirée fut aussi rythmée par des animations entre les films. En effet, pour soulager et calmer nos pauvres âmes apeurées, trois bénévoles ont animé un quiz, un blind test et un jeu d’affiches de cinéma, avec à la clé, des prix pour les gagnant.e.s. En plus de cela, un stand de snacks se tenait dans le hall de la Turbine, un oasis où les spots pouvaient nous réconforter quelques minutes, loin du noir, et où les discussions passionnantes des cinéphiles remplaçaient les cris glaçants.
Pour finir, nous avons terminé cette aventure fantastique au petit matin, quand la lumière naturelle a repris ses droits, chassant ainsi l’obscurité. Des croissants et des pains au chocolat nous attendaient, à côté du café fraîchement préparé. Une nuit inoubliable et mouvementée s’était éteinte.
© Photos / Andolin FANTI (Merci !!)
