G la date #1 : La journée internationale pour l’abolition de l esclavage

Quand le passé rencontre le présent : comment le cinéma peut-il sensibiliser efficacement sur l’histoire de l’esclavage ?

Le 2 décembre est la journée internationale pour l’abolition de l’esclavage ; cette date a été choisie afin de commémorer la Convention pour la Répression de la Traite des Êtres Humains et de l’Exploitation de la Prostitution d’Autrui. Si cette convention a été adoptée par l’ONU en 1949, l’esclavage existe toujours ; il a seulement pris des formes différentes : la traite des personnes pour la prostitution forcée, le travail forcé – y compris celui des enfants – ou encore la servitude pour dettes. Cette maltraitance touche encore près de 21 millions de personnes dans le monde. Pour attirer l’attention du grand public sur des thématiques historiques comme l’esclavage, et pour éviter que cela se reproduise, le cinéma peut jouer un rôle central. Mais comment le 7e art peut-il sensibiliser les spectateurs.rices à l’histoire de l’esclavage ? 

Le cinéma a plusieurs vocations, parmi lesquelles celle de construire une mémoire collective : il véhicule des émotions, projette des images et élabore des incarnations susceptibles de rester dans les esprits et de marquer l’inconscient collectif. Les œuvres traitant de l’esclavage sont nombreuses, et la représentation qu’elles en propose a beaucoup évolué : du tout premier film qui aborde ce sujet, La Case de l’oncle Tom d’Edwin S. Porter en 1903, à la sortie la plus récente, Ni chaînes ni maîtres de Simon Moutaïrou en 2024, les angles de représentation sont variés. Par exemple, le film Mandingo de Richard Fleischer, sorti en 1975, fut mal reçu par la société américaine car il révélait que l’esclavage est tout à la fois un système de contrôle des corps, un système de réduction de l’être à l’état d’objet et un système de domination sexuelle. Cet asservissement a également été raconté du point de vue d’un esclave, dans le film 12 years a slave de Steve McQueen sorti en 2013 : il s’agit de l’adaptation de l’autobiographie Douze ans d’esclavage, écrite par Solomon Northup en 1853. Certaines productions mettent plutôt en évidence le courage et la détermination des personnes réduites en esclavage : par exemple, le film Harriet de Kasi Lemmons, sorti en 2019, retrace l’histoire d’Harriet Tubman, qui a permis la libération de nombreux esclaves après s’être enfuie de la plantation où elle était retenue ; elle gagnera par cela le surnom de Moïse. A noter que l’actrice de ce film, Cynthia Erivo, ainsi que la bande originale qu’elle interprète, Stand up, reçoivent en 2020 les Golden Globes de meilleure actrice dans un film dramatique et meilleure chanson originale, récompenses cinématographiques attribuées chaque année par la Hollywood Foreign Press Association.

L’esclavage au cinéma, miroir de la fin d’un tabou américain et de la persistance d’un tabou français ? Aux Etats-Unis, on peut compter plus de 70 films traitant de ce sujet, et tout.e spectateur.rice est à même de citer plusieurs titres de références (Autant en emporte le vent, La Case de l’oncle Tom, …) ; en France, de nombreux documentaires mais seulement une poignée de longs-métrages abordent la question de l’esclavage, et les spectateurs.rices ont le plus souvent en tête Case départ de Lionel Steketee, une comédie sortie en 2011. En effet, ce thème autour de l’histoire de notre humanité apparaît bien plus tard dans le cinéma français que dans les productions américaines ; de plus, les films français traitant ce sujet sont peu distribués à l’international, alors que les nombreux films américains, eux, traversent le monde.

Quels sont les films sur l’esclavage à absolument voir à l’occasion de la journée internationale de l’abolition de l’esclavage ? Si vous êtes à la recherche d’un film sur ce thème, Gciné vous propose un top 5 des meilleurs films de tous les temps sur l’esclavage

Pour conclure, les divers angles de représentation de l’esclavage au cinéma permettent d’affirmer que le 7e art est un moyen efficace de toucher les nouvelles générations en les informant et les sensibilisant, mais aussi de créer des ponts entre le passé et le présent. Toutes ces représentations fortes doivent nous inciter à continuer de produire des films engagés, pour faire réfléchir les spectateurs.rices aussi bien sur les évènements passés que sur les évènements présents. 

(Sources : France culture, Mémoire-esclavage.org, Wikipedia, Senscritique.com, Allociné)

Voici notre sélection de films que vous pouvez retrouver sur des plateformes de streaming (Prime Vidéo, Netflix, Filmo, Max ou Canal Plus). 

Réalisateur : Quentin TARANTINO

Synopsis : Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.

Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…

Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche… Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie… 

Réalisateur : Steve MCQUEEN

Synopsis : A la tête d’une plantation, le vieux et riche Maxwell, souhaitant perpétuer la dynastie, oblige son fils Hammond à se marier avec sa cousine Blanche. Mais Hammond la délaisse lorsqu’il apprend qu’elle n’est plus vierge. Blanche se réfugie alors dans les bras d’un puissant Mandingue (Qualifie une personne qui provient du peuple des Mandingues en Afrique de l’Ouest). Parallèlement, les esclaves de la plantation fomentent une révolte.

Réalisateur : Ridley SCOTT

Synopsis : Le général romain Maximus est le plus fidèle soutien de l’empereur Marc Aurèle, qu’il a conduit de victoire en victoire avec une bravoure et un dévouement exemplaire. Jaloux du prestige de Maximus, et plus encore de l’amour que lui voue l’empereur, le fils de MarcAurèle, Commode, s’arroge brutalement le pouvoir, puis ordonne l’arrestation du général et son exécution. Maximus échappe à ses assassins mais ne peut empêcher le massacre de sa famille. Capturé par un marchand d’esclaves, il devient gladiateur et prépare sa vengeance.

Réalisateur : Richard Fleischer

Synopsis : A la tête d’une plantation, le vieux et riche Maxwell, souhaitant perpétuer la dynastie, oblige son fils Hammond à se marier avec sa cousine Blanche. Mais Hammond la délaisse lorsqu’il apprend qu’elle n’est plus vierge. Blanche se réfugie alors dans les bras d’un puissant Mandingue (Qualifie une personne qui provient du peuple des Mandingues en Afrique de l’Ouest). Parallèlement, les esclaves de la plantation fomentent une révolte.

Réalisateur : Steven SPIELBERG

Synopsis : En 1839, une révolte a lieu à bord du navire « L’Amistad», transportant des esclaves d’Afrique à Cuba. Le chef de la rébellion, Cinque, fait massacrer tous les membres de l’équipage à l’exception des armateurs José Ruiz et Pedro Montes, sur lesquels il compte pour le ramener, avec ses camarades, dans son pays. Mais les deux hommes mettent subrepticement le cap vers l’Amérique et, quelques semaines plus tard, « L’Amistad» est arraisonnée au large des côtes du Connecticut. Les mutins sont jetés en prison et leur procès voit s’affronter le clan esclavagiste et celui des anti-esclavagistes. 

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